dimanche 15 décembre 2013

HOMÉLIE DU DIMANCHE DES RAMEAUX 1er Avril 2007


La célébration de ce dimanche provoque sans doute beaucoup d’émotions. Elle nous suggère aussi des réflexions et une prise de position. L’Evangile montre un contraste entre deux cortèges, celui de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et celui de sa crucifixion. Il est acclamé un jour, et un autre jour il est martyrisé. Ainsi fait route l’humanité : entre l’amour et la haine, entre la logique de la vie et la logique de la mort. Comment faire évoluer cette ambivalence ? Comment faire valoir l’amour et la vie ?

La réponse de Jésus est de nous aimer jusqu’au bout. Il donne l’exemple. Devant l’exaltation de la foule il reste humble: « Il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur » (Ph 2,7). Devant l’humiliation des puissants, sa non-violence est active : déconcertante et désarmante. Devant la condamnation et le supplice, il exprime une miséricorde sans limite: « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34). Devant l’abandon, il démontre une confiance inconditionnelle: « Père entre tes mains je remets mon esprit » (Lc 23,46).

Dieu donne lui aussi sa réponse: il ressuscite Jésus et il nous donne ainsi de vaincre définitivement la violence et la mort. C’est à nous maintenant de d’apporter notre réponse. Quelle réponse ? Nous pouvons choisir entre le bonheur et le malheur, entre la vie et la mort. « Choisis la vie, aimant Yahvé ton Dieu, écoutant sa voix, t’attachant à lui, car là est ta vie… » (Dt 30,15).

Choisir la vie implique choisir l’amour. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13). En vivant cela jusqu’au bout de ses forces, Jésus manifeste la victoire de la miséricorde sur le sacrifice, de la justice sur l’oppression, de la générosité sur l’égoïsme, de la solidarité sur la concurrence, de la sensibilité sur l’indifférence, de la tendresse sur l’agressivité, du respect sur l’intolérance, de la paix sur la violence, de la confiance sur la frustration, de la joie sur la tristesse, de l’entente sur la discorde, du pardon sur la vengeance, de l’amour sur la haine, de la vie sur la mort.

Par la vie, la passion, la mort et la résurrection de Jésus, Dieu a répondu au cri de souffrance des êtres humains. En envoyant son propre fils pour les libérer, il leur ouvre un chemin nouveau : celui de la vie pleine et définitive.

C’est à nous maintenant de choisir entre le cortège de la vie et le cortège de la mort. C’est à nous de nous libérer de nos complicités avec tout ce qui est anti-vie. C’est à nous de changer les mécanismes sociaux, économiques, politiques et culturels qui engendrent la précarité des conditions de vie. C’est à nous de nous engager dans des actions en faveur du bien commun, de la justice et de la paix. C’est à nous de faire de nos vies un don sans réserve. C’est à nous de nous aimer les uns les autres comme Jésus nous a aimés et pourquoi pas aussi jusqu’au bout de nos forces !

Les besoins de nos sœurs et nos frères, confrontés à des situations de détresse et de mort, surtout dans les pays du Tiers-monde, résonnent comme un appel de Dieu. Sachons y répondre avec des gestes concrets de solidarité.


P. Reginaldo Andrietta