La célébration
de ce dimanche provoque sans doute beaucoup d’émotions. Elle nous suggère aussi
des réflexions et une prise de position. L’Evangile montre un contraste entre
deux cortèges, celui de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et celui de sa
crucifixion. Il est acclamé un jour, et un autre jour il est martyrisé. Ainsi
fait route l’humanité : entre l’amour et la haine, entre la logique de la vie
et la logique de la mort. Comment faire évoluer cette ambivalence ? Comment
faire valoir l’amour et la vie ?
La réponse de Jésus
est de nous aimer jusqu’au bout. Il donne l’exemple. Devant l’exaltation de la
foule il reste humble: « Il se
dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur » (Ph 2,7). Devant l’humiliation des puissants, sa
non-violence est active : déconcertante et désarmante. Devant la condamnation
et le supplice, il exprime une miséricorde sans limite: « Père, pardonne-leur, ils ne savent
pas ce qu’ils font » (Lc 23,34).
Devant l’abandon, il démontre une confiance inconditionnelle: « Père entre tes mains je remets mon esprit »
(Lc 23,46).
Dieu donne lui
aussi sa réponse: il ressuscite Jésus et il nous donne ainsi de vaincre
définitivement la violence et la mort. C’est à nous maintenant de d’apporter notre
réponse. Quelle réponse ? Nous pouvons choisir entre le bonheur et le
malheur, entre la vie et la mort. « Choisis
la vie, aimant Yahvé ton Dieu, écoutant sa voix, t’attachant à lui, car là est
ta vie… » (Dt 30,15).
Choisir la vie
implique choisir l’amour. « Il n’y a
pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn
15,13). En vivant cela jusqu’au bout de ses forces, Jésus manifeste la victoire
de la miséricorde sur le sacrifice, de la justice sur l’oppression, de la
générosité sur l’égoïsme, de la solidarité sur la concurrence, de la
sensibilité sur l’indifférence, de la tendresse sur l’agressivité, du respect
sur l’intolérance, de la paix sur la violence, de la confiance sur la
frustration, de la joie sur la tristesse, de l’entente sur la discorde, du
pardon sur la vengeance, de l’amour sur la haine, de la vie sur la mort.
Par la vie, la
passion, la mort et la résurrection de Jésus, Dieu a répondu au cri de souffrance
des êtres humains. En envoyant son propre fils pour les libérer, il leur ouvre
un chemin nouveau : celui de la vie pleine et définitive.
C’est à nous
maintenant de choisir entre le cortège de la vie et le cortège de la mort.
C’est à nous de nous libérer de nos complicités avec tout ce qui est anti-vie.
C’est à nous de changer les mécanismes sociaux, économiques, politiques et
culturels qui engendrent la précarité des conditions de vie. C’est à nous de
nous engager dans des actions en faveur du bien commun, de la justice et de la
paix. C’est à nous de faire de nos vies un don sans réserve. C’est à nous de
nous aimer les uns les autres comme Jésus nous a aimés et pourquoi pas aussi
jusqu’au bout de nos forces !
Les besoins de
nos sœurs et nos frères, confrontés à des situations de détresse et de mort,
surtout dans les pays du Tiers-monde, résonnent comme un appel de Dieu. Sachons
y répondre avec des gestes concrets de solidarité.
P. Reginaldo Andrietta